“Trouve t-on un jour sa place, sa vraie place ? Doit-on d’ailleurs occuper une place ? Dans sa famille, auprès de nos amis, au boulot ? ”
Ces questions me taraudent depuis quelques temps sans doute car les places que j’occupe ou que je pensais occuper bougent, inévitablement.
/ La maman /
Mes enfants grandissent, ma place de mère est chahutée. Quelle place occuper entre la nécessaire distanciation et le devoir de protection ? Etre présente sans être intrusive. Savoir guider sans imposer, écouter sans juger. Surveiller ou plutôt veiller de loin sur ses enfants sans vouloir trop contrôler. Accepter de laisser de côté la maman super protectrice pour faire de la place à une maman qui apprend à se dissocier de ses enfants, leur ouvrant progressivement la voie de l’autonomie.
/ La soeur, la fille /
Au sein de la famille, celle qui nous a vu grandir, avez-vous remarqué comme les schémas familiaux enferment ? Comme si la place que nous occupions enfant s’invitait à nouveau lorsque le socle familial se reconstitue. Je suis sûre que vous connaissez ce fulgurant retour en enfance qui se déclenche en présence de vos frères, soeurs, parents. C’est normal la famille n’est-elle pas l’essence même de la tragédie grecque ? L’important c’est d’apprendre à voir ce qui se joue, de regarder cette place d’enfant, puis de la laisser repartir. Elle a été mais elle n’est plus. L’important c’est maintenant.
/ Le taf /
Si il y a bien un endroit où il faut la prendre sa place c’est au boulot. On entend souvent les écrivain.es, artistes clamer que le talent ne fait pas tout et que c’est avant tout le travail et la discipline qui génèrent une production de qualité. Dans une entreprise sans doute plus qu’ailleurs, ni le talent ni le travail ne suffisent. Avoir une place dans la jungle professionnelle requiert une sacré dose d’habileté. Savoir la garder est un art, l’expression être dans un placard ne sort pas de nulle part.
/ Les Ami.es /
Avec les ami.es, je parlerais plus de rôle que de place. Il y l’amie qui organise, celui qui fait marrer, celle qui écoute… Les ami.es on les choisit, il y a moins d’enjeux, on est tous à notre place.
/ Le Lieu /
Qu’en est-il des lieux ? Comme les amis un lieu où on est à sa place est un lieu qu’on choisit. Je vis actuellement une tempête d’émotions avec un lieu familial dont je dois me séparer. Ce lieu je l’aime mais je ne l’ai pas choisi. Ma place y a été questionnée. Trouve t-on un jour son endroit ? Un endroit qui prend soin de nous ? Qui nous donne envie de revenir encore et encore ? Faut-il en avoir un ou rester libre avec des portes ouvertes sur une infinité de lieux… ?
/ Le décalage /
Connaissez-vous cette sensation d’être en décalage ? Comme si on était pas à sa place. Lors d’un dîner, dans une réunion, dans une ville, dans un milieu social ? Si cela est désagréable je pense que ce n’est pas bien grave à condition de chercher à savoir où se trouvent nos vraies places, celles que nous occupons par choix et non par impératif social ou familial.
Une fée m’a récemment soufflé à l’oreille que la seule et authentique place se trouve au fond de soi. Il n’y a que là où l’on sait ce qui nous fait du bien. Je pense qu’elle a raison la fée. Les fées ont toujours raison, n’est-ce pas ?
Playlist Etre a Sa place
1h53 de pépites pour se sentir bien à sa place
A propos de cette playlist.
des reprises interprétées par des artistes que j’aime beaucoup
>Moriaty - Enjoy the Silence / Dépêche Mode
>Pomme - Big jet plane / Angus & Julia Stone
>Safia Nolin - J’ai demandé à la lune / Indochine
Beaucoup de folk, pop
>Anything - Adrianne Lenker
>Take me home, Country Roads - Lana del Rey
>Kiss - Scout Niblett
des morceaux qui me font planer
>Jason - Perfume Genius
>Lark Song - Angel Olsen
>World on a String - Jessica Pratt
> Brie - Buzzy Lee
Et des intemporelles
> 3 interprétations de “Don’t think twice, it’s allright”, ma préférée est celle interprétée par Joan Baez mais celle de Peter, Paul & Mary est très réussie
> Sweet Virginia - The Rolling Stones
> Where is My mind ? - The Pixies